
Inventeur du dérailleur et du cyclotourisme, happé par le vélo à l’occasion de ses voyages professionnels en Angleterre (soiries), séduit par la haute qualité de l’industrie cycle naissante.
Influencé par la pensée de Sénèque et d’Epicure, Vélocio prônait le retour à une vie simple, saine et naturelle.
Adepte de la sobriété heureuse et célébra les beautés de la Nature, il affirmait avec force que le vélo était avant tout un formidable instrument de perception du monde, un outil permettant à l’homme de donner toute sa mesure. Il démontra comment la pratique raisonnée du cyclisme pouvait façonner notre caractère.
En ce sens, il peut être considéré comme le premier philosophe du vélo, le précurseur des « vélosophes ».
Amateur de grandes randonnées, il effectuait 20 000 kilomètres par an à vélo et réalisait des étapes de 40 heures.
Il fut à l’origine des « Diagonales de France ».
Il parcourut de nombreuses fois de grandes distances, telles que ces 660 kilomètres entre la France, la Suisse et l’Italie en 1900 (9 000 mètres de dénivelé).
En ce qui concerne le dérailleur, Paul de Vivie était désireux que la bicyclette soit le plus commode possible pour les cyclotouristes. Il mettra au banc d’essai de multiples machines à changements de vitesse (avec bichaîne, chaîne flottante…). Il s’intéressera à toutes les expériences faites en ce domaine et se battra pour la « polymultiplication » ou « changements de vitesse ». Ses amis avaient baptisé le résultat de ses recherches « le tas de ferraille ». Celui-ci est visible aujourd’hui au musée d’art et d’industrie de Saint-Étienne.
- 1890 « La bicyclette sera le cheval des humbles, le moyen de locomotion économique et pratique par excellence qui leur permettra de se déplacer à moindre frais, soit pour le travail, soit pour les excursions touristiques.»
- 1898 « Je suis moi-même un primitif m’efforçant d’élaguer de l’existence toutes les complications extérieures, à mon avis inutiles, recherchant avant tout la vie simple, et ne tenant pour plaisirs dignes de l’homme que ceux qui naissent de nous-mêmes, qui ont leur source dans la trinité humaine, l’âme, l’esprit et le cœur. »
- 1903 « Envers et contre toutes les apparences, je persiste à croire que l’homme est originellement bon et plus disposé à rendre service à son semblable qu’à le dépouiller. »
- 1903 « La bicyclette n’est pas seulement un outil de locomotion ; elle devient encore un moyen d’émancipation, une arme de délivrance. Elle libère l’esprit et le corps des inquiétudes morales, des infirmités physiques que l’existence moderne, toute d’ostentation, de convention, d’hypocrisie – où paraître est tout, être n’étant rien – suscite, développe, entretient au grand détriment de la santé. »
- 1907 « Simplifions-nous l’existence, ne nous créons pas de besoins factices, ne nous faisons pas les esclaves de conventions le plus souvent ridicules, n’ayons souci réel que de notre santé physique et morale et souvenons-nous que chacun porte en soi la source de son propre bonheur. »
- 1912 « Aussi y a-t-il deux façons de devenir riche. Celle qui nous pousse à entasser des richesses de toutes sortes, puis celle qui nous engage à rayer de notre vie tous les besoins inutiles, et cette dernière méthode nous octroie, par surcroît, la bonne santé, dont la première, au contraire, nous prive.»